Vous êtes attaché à votre logement mais le niveau de nuisances sonores provenant du voisinage, de l’extérieur ou de l’intérieur rendent votre quotidien pénible ?
Avant d’envisager d’en changer, lisez ces quelques conseils en matière d’insonorisation.
Selon la nature des problèmes, de la configuration du lieu, du type de nuisances et de votre budget, différentes solutions s’offrent à vous, cumulables ou non.
Ces conseils s’entendent si vous êtes propriétaire de votre logement ou d’un bien destiné à la location.
Quelle différence entre l’isolation phonique et l’isolation acoustique?
L’isolation phonique, barrière contre les nuisances
Appliquer une isolation phonique chez soi permet de réduire les nuisances sonores provenant de l’extérieur, mais aussi d’une pièce à l’autre. Pour ce faire, les fenêtres et autres vitrages, les murs, les cloisons, les portes ou même les plafonds deviennent des points stratégiques.
L’isolation acoustique, atout pour l’ambiance
Contrairement à l’isolation phonique qui contre les bruits, l’isolation acoustique, elle, permet d’améliorer l’ambiance sonore à l’intérieur des volumes en diminuant la durée de résonance d’une onde acoustique. En effet, sans l’utilisation de matériaux d’absorption spécifiques, la résonance non traitée crée des espaces très pénibles à vivre.
Les différents types de bruits
Qu’ils proviennent de l’intérieur comme de l’extérieur, les bruits aériens tels que les conversations sont émis dans l’air et se propagent directement. Ces bruits prennent tous les chemins pourvu qu’il existe des vides d’airs. Murs, cloisons, planchers, rien ne leur résiste.
Les bruits d’impact, eux, font référence à un choc sur une paroi ou un plancher comme par exemple dans le cas d’une chute, du déplacement d’une personne en talons ou du déplacement d’objets.
Enfin, les bruits d’équipements, comme leur nom l’indique, proviennent des équipements divers du logement à l’instar d’une machine à laver ou d’un ascenseur. Bien que ceux-ci soient généralement situés en dehors des pièces de vie, leurs bruits de fonctionnement peuvent également affecter l’acoustique des pièces adjacentes.
Cas concret : l’isolation d’un mur mitoyen
L’isolation par doublage sur ossature
- La technique
Elle consiste à réaliser une contre-cloison constituée d’une ossature métallique fixée au sol et au plafond, dans laquelle on peut placer un absorbant acoustique (isolant thermo-acoustique fibreux) tel qu’une laine minérale de 45 mm minimum. Un parement en plâtre de type BA13 est ensuite fixé sur l’ossature pour assurer l’isolation acoustique. C’est d’ailleurs surtout cette plaque qui isole du bruit, plus que le matériau à l’intérieur de la contre-cloison.
Cette technique est la plus courante et la plus performante pour isoler un mur mitoyen ou un mur intérieur. Cette méthode est très efficace car la paroi intérieure est ainsi désolidarisée du mur mitoyen grâce à un vide d’un centimètre entre les montants et le mur, réduisant donc la transmission des ondes sonores. Pour une isolation réussie et sans fuite, il faut accorder un grand soin à l’étanchéité entre les plaques et au pourtour de la cloison.
Les avantages du doublage sur ossature ? L’isolement aux bruits aériens est amélioré de 5 à 10 dB et l’isolation thermique est également renforcée. L’efficacité de ce traitement est d’autant plus importante que le mur est mauvais en acoustique (paroi maçonnée de faible épaisseur, par exemple en briques, mâchefer, etc.). De plus, vous pouvez facilement passer les câbles et gaines derrière la contre-cloison, ce qui permet d’obtenir un rendu plus esthétique sur vos murs. Enfin, cette technique d’isolation est possible sur tous les types de murs, même ceux non plans ou irréguliers.
Attention, malgré une performance élevée pour une faible épaisseur, ce doublage des murs séparatifs mesure environ 7 cm, ce qui empiète nécessairement sur la surface habitable de la pièce.Si votre voisinage est particulièrement bruyant, le doublage sous ossature peut être renforcé :
– en augmentant la taille de la lame d’air entre le mur et la contre-cloison ;
– en ajoutant des plaques de plâtre supplémentaires (3 au maximum) ;
– en choisissant des plaques plus lourdes comme des plaques « acoustiques » (mais l’amélioration sera plus faible que les deux points précédents).
A noter :
Pour une efficacité optimale de votre isolation acoustique, il se peut qu’il soit également nécessaire d’isoler les parois latérales appuyées sur le mur mitoyen.
- Les matériaux à utiliser
Les laines minérales que sont la laine de verre et la laine de roche (d’origine volcanique) peuvent être utilisées pour isoler des murs d’un point de vue acoustique. Ces laines minérales incombustibles détiennent également de bonnes performances thermiques, ce qui les rend très complètes pour un prix raisonnable. Elles peuvent être utilisées comme isolant phonique en doublage sur ossature et en doublage collé.
Les isolants biosourcés (laines d’origine végétale ou animale) type laine de chanvre, fibres de bois, laine de mouton ou ouate de cellulose présentent des caractéristiques isolantes similaires aux laines minérales mais à un prix généralement supérieur. Ces isolants biosourcés et écologiques peuvent donc être mis en œuvre en remplissage de contre-cloison pour l’isolation phonique d’un mur, lorsqu’ils sont suffisamment poreux mais avec une résistance suffisante pour atténuer les bruits.
L’isolation par doublage collé
- La technique
L’autre technique régulièrement utilisée pour isoler phoniquement les murs, mitoyens ou non, consiste à coller un doublage acoustique directement sur le mur support au moyen de plots de colle. Il s’agit de panneaux 2 en 1 constitués d’un isolant en laine minérale ou en polystyrène élastifié, collés en usine sur une plaque de plâtre.
Ces doublages collés, sont réservés aux murs plans et en bon état comme ils se collent à même le mur à isoler. Dans le cas contraire, une reprise du mur support peut être nécessaire pour préserver l’efficacité isolante du dispositif.
La technique par doublage collé étant moins performante que l’isolation sous ossature, il faut privilégier une épaisseur de doublage d’au moins 10 cm d’épaisseur (soit 8 cm d’isolant) pour obtenir une réduction notable des nuisances sonores. La surface habitable est donc réduite en conséquence.
En revanche, cette méthode d’isolation est plus simple et rapide à mettre en œuvre et elle évite le tassement dans le temps de l’absorbant acoustique placé dans les contre-cloisons, même si elle ne permet pas l’intégration de réseaux. Cette technique est surtout utilisée dans la construction neuve et peu en rénovation.
- Les matériaux à utiliser
Grâce à un procédé d’élastification qui le rend plus souple que le polystyrène classique, le polystyrène élastifié est un matériau couramment utilisé dans les panneaux acoustiques destinés à la méthode d’isolation par doublage collé. Attention, le polystyrène classique est à éviter absolument car il a tendance à dégrader l’isolation acoustique d’un mur.
Les laines minérales peuvent tout à fait être utilisées pour ce type de doublage.
L’isolation avec une peinture anti-bruit : une fausse-bonne solution
Certaines marques proposent de la peinture conçue pour réduire la propagation des sons. Pleine de promesses, la peinture acoustique a pourtant une action quasi nulle sur l’isolation acoustique.
A noter : « Plus c’est lourd, plus ça isole »
En effet, en dehors du matériau utilisé pour l’isolation acoustique, la masse du mur joue un rôle important car plus un matériau est lourd, plus il détient de bonnes performances isolantes. Cela signifie qu’un mur en béton banché isole mieux qu’un mur en brique creuse.
Quel coût pour l’isolation acoustique d’un mur ?
L’isolation acoustique d’un mur avec ossature métallique, plaque de plâtre BA13 et laine minérale de 45 mm coûte en moyenne 45 € HT par m². Ce prix moyen concerne uniquement les travaux d’isolation, indépendamment d’autres prestations (étude acoustique, désamiantage ou déplombage éventuel, intégration des réseaux électriques, peinture…).
L’isolation contre les bruits au niveau des plafonds et planchers
Pour se préserver des bruits émanant de l’étage supérieur, la création d’un faux plafond peut se révéler nécessaire, toujours en intégrant un isolant phonique (minéral) dans un système de plaque de plâtre sur ossature métallique avec fixation anti-vibratile. Ce type de solution permet de gagner jusqu’à 25 dB. Certaines plaques spécialement conçues pour les plafonds offrent de surcroît un effet décoratif appréciable.
Une autre option consiste à améliorer l’isolation phonique du plancher de l’étage supérieur, en intercalant une sous-couche résiliente mince entre le plancher et le revêtement de sol, ou en optant pour un revêtement de sol souple qui amortira les chocs.
Que le plancher soit en bois ou en béton, le matériau lui-même ne suffit pas à atténuer les bruits, d’où qu’ils viennent. Ceux-ci se propagent à travers ces matériaux et il convient donc de les isoler. Selon la nature du plancher, bois ou béton, la technique pour l’isoler phoniquement sera cependant différente.
Le revêtement de sol contribue au traitement de certains bruits. Par exemple, un parquet ou un sol vinyle absorbent mieux les bruits d’impact qu’un carrelage.
Isolation phonique d’un plancher en béton
Les travaux d’isolation phonique sont réalisés à l’aide de panneaux de laine minérale et d’une chape en béton. Cette technique d’isolation du sol, qui vise à réduire les bruits, est également compatible avec la réalisation d’un plancher chauffant. En présence d’un parquet posé sur lambourdes (poutrelles), l’isolant phonique peut être inséré entre ces dernières.
Isolation phonique d’un plancher en bois
L’isolant phonique est intégré à la structure du plancher, solution qui offre l’avantage d’être sans impact sur la hauteur sous plafond des combles. Pour les planchers dits légers, en revanche, une autre méthode d’isolation phonique des sols est à privilégier. Elle consiste à poser l’isolant sur le plancher et à le recouvrir d’une dalle résiliente.
Isolation phonique sous le plancher
Lorsque l’isolation acoustique d’un plancher en bois ou en béton par le dessus est, pour une raison ou une autre, impossible, la solution est d’isoler le plancher par le dessous. Un faux plafond composé d’un isolant phonique (une laine minérale) et de plaques de plâtre est ajouté dans les pièces situées sous le plancher.
Isolation par les fenêtres
Si le bruit de la rue rend la vie pénible dans votre logement, songez à faire changer vos fenêtres ou à en faire modifier la structure : le simple vitrage est alors remplacé par un double vitrage ou par un verre plus épais qui répond aux exigences en termes de performance acoustique. Un châssis de vitrage peut également être installé.
S’isoler du bruit des équipements
Pour aller plus loin dans le confort acoustique intérieur et préserver les oreilles sensibles, il existe de nombreux autres points à traiter.
Ainsi il est possible d’isoler les canalisations d’évacuation en les abritant dans un coffrage acoustique. Une autre option intéressante en cas de rénovation lourde consiste à utiliser des tuyaux en fonte qui diminuent le bruit d’écoulement des eaux. En effet, grâce à leurs parois épaisses et denses, la performance acoustique des canalisations d’évacuations en fonte est garantie sans Avis Technique et sans ajout de pièces spécifiques.
De même, il n’est jamais agréable d’entendre le bruit des espaces d’aisance ou le bruit de l’extracteur d’air de la salle de bain lorsque l’on souhaite faire la grasse matinée. Il existe des réservoirs avec mécanisme silencieux, ou encore des aérateurs étudiés tout particulièrement pour les sommeils légers. Enfin, pour les logements munis de VMC, il est possible d’intercaler des pièges à son afin de limiter le bruit lié à l’aspiration des bouches d’extractions d’air.
Machine à laver, lave-vaisselle, réfrigérateur : des étiquettes indiquent le niveau sonore de chaque équipement. N’hésitez pas à investir dans des équipements performants pour limiter les nuisances sonores liés à votre électroménager. Bien souvent, les équipements les moins bruyants sont également les plus économes en énergie ! Sachez également qu’électroménager et cloison légère ne font pas bon ménage : il faut éviter de coller vos équipements à des cloisons trop légères. Certains équipements peuvent également être posés sur des plateaux antivibratoires.
Corriger l’acoustique des pièces
Vous en avez certainement déjà fait l’expérience, une pièce entièrement vide se caractérise par une forte résonance : avant de vous lancer dans des travaux visant à bénéficier d’une bonne isolation acoustique à l’intérieur des pièces de votre logement, tentez dans un premier temps de réduire le volume sonore de vos activités par les moyens ci-dessous.
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Les tapis et/ou les rideaux lourds : assourdissent les bruits émis.
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Les panneaux accoustiques
Le panneau acoustique est très prisé dans la maîtrise des nuisances sonores. Il permet de corriger, d’atténuer ou d’absorber les sons dans les salles de cinéma, les restaurants, les bureaux, les studios et les halls d’accueil.
Il est également utilisé par les particuliers dans les maisons pour un meilleur confort sonore. Une large gamme de modèles est présente sur le marché :
– le panneau acoustique tableau : il est personnalisable à l’infini; accrochage mural
– le panneau acoustique 3D : sorte de “coussin” antibruit. Il peut se poser sur tout un pan de mur ou isolément au plafond ; dans une chambre d’enfant ou dans une salle de jeux, il peut prendre la forme d’un animal, d’un fruit, d’un personnage…
– le panneau acoustique en bois : il se présente sous la forme de cubes telle une fresque, de tasseaux verticaux ou en motifs…et peut s’accrocher au mur ou derrière une porte palière…